Haut

A l’automne 2021, Marie Théry a démarré une thèse au GIP ARRONAX pour étudier la chimie des éléments émetteurs d’électrons Auger, à commencer par celle du ruthénium.

La première fois que Marie a mis un pied au GIP ARRONAX, elle était en L1 mathématiques, physique et chimie à l’Université de Nantes. « A l’époque, je ne savais pas quoi faire, se souvient la jeune fille. La médecine et la santé m’attiraient : l’une de mes professeurs m’a fait visiter Arronax et j’ai réalisé qu’on pouvait utiliser la radioactivité pour soigner. ». En L3 chimie avancée, elle revient pour un stage volontaire.  Puis en M1 de chimie option Analyse et Contrôle des Biomolécules aux Produits Industriels (ACBPI), pour travailler sur la chimie du scandium 44.  « J’ai fait mon stage de M2 au CEA pour voir autre chose, et j’y ai travaillé sur le radiomarquage du carbone 11 à des fins de diagnostic de maladies neurodégénératives. Mais quand on aime, on revient toujours ! », s’amuse la doctorante.

C’est donc au GIP ARRONAX que Marie, 24 ans, a choisi d’entreprendre une thèse de radiochimie, sous la direction de Sandrine Huclier (laboratoire Subatech). Elle étudie la chimie des éléments émetteurs d’électrons Auger dans l’optique de contribuer à développer la thérapie Auger contre le cancer. Cette approche de médecine nucléaire, encore balbutiante, pourrait cibler plus spécifiquement l’ADN contenu dans les cellules tumorales, limitant l’impact de la radiation sur les cellules saines environnantes. « L’un des objectifs de ma thèse est de contribuer à la mise au point de générateurs in vivo 103 Ru/103m Rh et 103 Pd/103m Rh, poursuit la chimiste. Cela suppose de bien connaître la chimie de ces éléments. Or le ruthénium, qui commence à être connu en tant que déchet dans les centrales nucléaires, l’est beaucoup moins en médecine nucléaire. C’est un élément coquin, avec une chimie compliquée. Il y a tout un domaine à défricher, ce qui est à la fois passionnant et vertigineux. »

Dans un premier temps, Marie va s’employer à qualifier le comportement du ruthénium en solution, ainsi que son électrochimie. Plus tard, elle devra en outre déterminer comment séparer les différents éléments constituant les générateurs. L’ampleur de la tâche l’impressionne un peu, comme d’autres avant elles : « Je commence juste à m’habituer à travailler en mobilisant simultanément mes connaissances dans différents domaines. » A opérer comme une chercheuse, en somme.

Contact : Marie Théry