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Le 1er octobre 2020, elle a rejoint le CRCINA et lui, le Ceisam. Mathilde Ligeour et Thibault Yssartier démarrent chacun une thèse sur la chimie de l’astate, qui est l’une des thématiques phare développée au sein d’Arronax Nantes. Interview croisée. 

Quel est votre projet de thèse ?

Mathilde : Mon travail vise à concevoir de nouvelles approches de radiomarquage avec l’astate-211. Je vais notamment étudier la liaison entre l’astate et les métaux avec pour objectif d’identifier des liaisons de meilleure stabilité que la liaison astate-carbone, couramment employée mais insuffisamment stable in vivo. Ce projet s’inscrit dans le cadre du LabEx IRON. Il est financé par le programme ANR JCJC ExpAt, porté par François Guérard.

Thibault : Les protocoles de radiomarquage principalement développés jusqu’à présent reposent sur la formation d’une liaison avec un carbone d’aryle, mais ce type de liaison At–C présente une stabilité insuffisante in vivo. Mon travail a pour but d’évaluer par modélisation moléculaire (simulation informatique) si, dans le but de renforcer la fixation de l’astate sur un aryle, il est pertinent ou non d’introduire des substituants fonctionnalisés sur ce dernier. Il est co-financé par le LabEx IRON et la Région des Pays-de-la-Loire et s’effectuera sous la tutelle de Nicolas Galland (Ceisam) et de Gilles Montavon (Subatech), en collaboration avec François Guérard (CRCINA) et Cécile Perrio (ISTCT, Caen).

Pourquoi avoir choisi de venir à Nantes ?

Thibault : Après un Master de chimie PCCP (Physical Chemistry and Chemical Physics) à Bordeaux, j’ai voulu poursuivre mes travaux dans le domaine de la modélisation moléculaire. La forte collaboration entre théoriciens et expérimentateurs sur un sujet dont découleront potentiellement des progrès en médecine m’a attiré.

Mathilde : J’ai fait un Master Chimie à l’Interface avec le Vivant à l’Université de Bretagne Occidentale de Brest. Le projet proposé par l’équipe 13 du CRCINA s’inscrit dans la continuité de ce parcours. Je suis aussi motivée par sa pluridisciplinarité, qui allie chimie organique, chimie de complexation et radiomarquage. Ce dernier thème ne m’étant pas familier, ce sera l’occasion de me former sur la plateforme de radioactivité. Enfin, la littérature relate peu de projets similaires. Et pour cause : l’astate étant l’élément le plus rare sur Terre, très peu de laboratoires l’incluent dans leurs projets de recherche.

Contacts :
Mathilde Ligeour
Thibault Yssartier