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Est-il possible de coupler des exopolysaccharides (EPS) issus d’une bactérie marine à des isotopes radioactifs du scandium, ceci à des fins anti-tumorales ? Cette question est au coeur des travaux de recherche de Mattia Mazza depuis trois ans. Il soutient sa thèse le 26 mars 2021.

Pharmacien et chimiste de formation, Mattia Mazza a commencé en décembre 2017 une thèse dans le groupe radiochimie du laboratoire Subatech et au sein du GIP ARRONAX, sous la co-direction de Sandrine Huclier (Subatech) et de Cyrille Alliot (GIP ARRONAX). Objectif : développer l’approche théranostique dans le traitement des cancers, en particulier les ostéosarcomes, grâce à une meilleure connaissance chimique des exopolysaccharides (EPS) et de leurs interactions avec le scandium.

Mattia s’est d’abord employé à caractériser finement les EPS d’intérêt produits par la bactérie marine Alteromonas infernus : définition de son poids moléculaire par la technique d’AF4-MALS, ou détermination de la conformation par viscosité. Les EPS sont produits en bioréacteur et sont fournis par le laboratoire EM3B (Ifremer, collaboration S. Colliec-Jouault et C. Sinquin). Dans un deuxième temps, le doctorant s’est attaché à décrire et à quantifier les interactions de ces EPS avec le scandium, afin de déterminer la constante de stabilité. Une exploration à l’échelle moléculaire a été faite grâce à la spectrométrie de fluorescence résolue en temps (SLRT), ceci en collaboration avec le CEA Saclay (SEARS, Dr P. Reiller).

Enfin, il a mené des tests sur différentes lignées cellulaires de cancer dans le but d’observer des effets cytotoxiques des complexes EPS-scandium et notamment un effet synergique des complexes par rapport aux EPS seuls. Ce travail a été réalisé avec l’ICO (laboratoire Hétérogénéité tumorale et médecine de précision, Pr. D. Heymann).

Ces complexes EPS-scandium sont très prometteurs comme agents théranostiques, même s’il reste encore beaucoup à faire.

Contact : Mattia Mazza