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Alors que l’édition 2021 de la Fête de la science se termine, Arronax Nantes se réjouit d’avoir reçu de très nombreuses visites sur son stand baptisé « Sous le faisceau d’Arronax ». Retour sur ces 2 journées d’échanges avec le grand public.

Devant le bras télémanipulateur, une queue s’est très vite formée pour essayer cet équipement permettant aux radiochimistes d’effectuer toutes leurs manipulations sans s’exposer aux rayonnements ionisants. Petits et grands ont été très nombreux – plus de 300 tout au long du week-end – à relever les défis imaginés pour l’occasion, qui consistaient à attraper une ou plusieurs balles vertes ou bleues, puis à la (les) déposer dans un chapeau, un bol ou un verre. L’occasion d’expliquer le rôle des radiochimistes dans la recherche et la fabrication de produits radiopharmaceutiques pour l’imagerie ou la thérapie, la nécessité pour eux d’être concentrés, précis et précautionneux pour ne rien renverser, la priorité apportée à la protection des personnes vis-à-vis des rayonnements ionisants.

Un peu plus loin, les scientifiques du GIP ARRONAX et du laboratoire Subatech prenaient le relai et présentaient quelques objets usuels indispensables à la radioprotection et au transport des radioisotopes : un radiamètre, une clé prisonnière pour verrouiller les casemates, un colis de transport de matières radioactives. Que fait cette carotte de béton sur la table? Et le chercheur d’expliquer qu’elle a été extraite au moment de la construction du bâtiment où est installé le cyclotron et sert d’étalon pour étudier le vieillissement du matériau au fil du temps.

Le cyclotron intrigue : quelles dimensions fait-il? Comment fonctionne-t-il? Sous quelle forme recueille-t-on les radioisotopes produits? A quoi servent-ils ensuite? Les réponses du physicien des accélérateurs ont fait mouche, suscitant une succession de nouvelles questions. Sitôt reposée la maquette de l’équipement, il suffisait de tourner les yeux pour voir défiler à l’écran des photos de la zone réglementée avec vues imprenables sur le cyclotron, les enceintes blindées et autres installations nécessaires au bon déroulement des activités scientifiques d’Arronax Nantes.

Pendant que les adultes se font expliquer les coulisses de la production de radio-isotopes, les enfants construisent le puzzle du tableau de Mendeleiev sur lequel ils identifient des éléments connus (l’or, l’argent, l’oxygène de l’air, le chlore de la piscine, etc.) et d’autres aux noms étranges (zirconium, hafnium) voire imprononçables (ununoctium, darmstadtium).

Certains visiteurs ont aussi parcouru une ou plusieurs des 12 fiches projets mises à leur disposition, découvrant la diversité des usages autres que médicaux du faisceau d’Arronax : ici sur la recherche fondamentale en chimie ou en physique, là sur les travaux d’exploration des phénomènes induits par la radiolyse de l’eau, pour mettre au point de nouveaux détecteurs ou pour analyser des sédiments, des objets d’arts ou du patrimoine.

Le stand était fermé depuis quelques minutes lorsqu’une femme et ses enfants se sont présentés, inquiets : « On nous a dit de revenir à la fin de la journée, qu’il y aurait moins de monde pour essayer le bras télémanipulateur. Ce n’est plus possible? » Si, bien sûr. Jusqu’au tout dernier moment, cette Fête de la science sera restée une fête.